Biomasse-déchets

expertise enr biomasse - champs de cannes

Contexte en Martinique

La biomasse peut être décomposée en biogaz, incinérée ou transformée chimiquement en bio-carburant. Si cette dernière valorisation n’est pas développée en Martinique, les deux premiers process sont présents sur l’ile. 

On entend par biomasse l’ensemble des matières
végétales : bois, déchets d’exploitation forestière, déchets d’industrie, déchets agricoles, déchets verts et fraction fermentescible des ordures ménagères.

Le traitement des déchets fournit une part d’électricité non négligeable de l’ile : 

  • L’usine d’incinération des ordures ménagères de Fort-de-France exploitée par le SMTVD a fourni en 2015 1.7% de l’énergie électrique livrée sur le réseau, soit 26.7GWh (OMEGA) ;
  • L’unité de valorisation du biogaz de la décharge de la Trompeuse d’une puissance de 0.8MW a démarré la production en 2015 avec une production de 1.16GWh ;
  • Le Centre de Valorisation Organique du Robert exploité par le SMTVD met en jeu un double processus de compostage et de méthanisation. La fermentation des déchets, produit du méthane qui alimente une turbine à gaz produisant de l’électricité (620 kW) Après plusieurs années de fonctionnement en sous-capacité et des travaux d’optimisation achevés en 2015 la turbine a été mise en service en 2016. L’objectif est de produire 4 900 MWh/an. 

De nouvelles filières comme les combustibles solides de récupération et la pyro-gazeification sont actuellement à l’étude. 

Quant au secteur agricole et forestier il contribue significativement au développement des énergies renouvelables en Martinique : 

  • La chaufferie biomasse Galion 2 a été mise en service en 2018. Elle dispose d’une puissance installée de 40 MW et fournit 19 % des besoins du réseau électrique. Grâce au partenariat conclu avec la sucrerie voisine du Galion, la centrale est alimentée en bagasse, un résidu fibreux issu de la canne à sucre, durant les campagnes sucrières. Le reste de l’année, elle utilise en complément d’autres types de biomasse locale comme la paille de canne, les broyats verts ou les résidus d’élagage, mais aussi des granulés de bois importés des États-Unis. Ces derniers proviennent d’exploitations forestières gérées durablement et sont broyés finement, puis compressés pour augmenter leur densité et ainsi optimiser leur transport et stockage. À terme, la part de biomasse locale devrait être portée à 40 %.
    L’ADEME accompagne l’étude de ces filières locales d’approvisionnement : bagasse, bois issus de l’entretien des haies sur terrains agricoles, résidus d’exploitation forestière, fraction la plus ligneuse des déchets verts, pourcentage de paille de canne laissée au sol après la récolte, développement de Cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE).
  • La distillerie Saint-James méthanise ses vinasse et déchets de récolte à hauteur de 500 kW en autoconsommation. La distillerie Depaz en fait de même. 

    Distillerie ST-JAMES

Contrairement aux moyennes nationales, le secteur agricole est le moins consommateur d’énergie : 2% de la consommation totale de la Martinique, et il ne contribue qu’à 1% des émissions de gaz à effet de serre. 

Néanmoins les agriculteurs soucieux d’améliorer la performance énergétique de leur exploitation et/ou de développer des énergies renouvelables peuvent solliciter un diagnostic énergie/GES selon la méthode ACCT DOM. Ce logiciel a été développé en 2014 suite à une étude ADEME-MAAF « Performance énergétique des exploitations agricoles dans les DOM ». 

Ce diagnostic permet de quantifier les différentes énergies non renouvelables consommées par l'exploitation agricole et les émissions de GES (CO2, CH4, N2O). Il préconise ensuite des actions autours de quatre leviers : les carburants, la fertilisation, l’irrigation, l’élevage (bâtiments et alimentation), la production d’énergies renouvelables

Objectif et Missions de l’ADEME 

L’ADEME soutient les études de potentiels sur les différents gisements de biomasse, les études de faisabilité préalables à un investissement et les études technico économiques. 

L’ADEME peut être amenée à subventionner les investissements, notamment sur la méthanisation. 

Pour tous compléments d’information vous pouvez contacter Charlotte GULLY.

Pour aller plus loin : 

Télécharger la fiche Le sorgho (PDF - 5.75 Mo) (fibre en rotation avec la culture de la banane).